NatUp s’engage auprès des jeunes agriculteurs

Le projet est né lors de la création de NatUp avec la fusion de Cap Seine et Interfaces céréales. « Il fallait aussi fusionner les deux dispositifs existants d’accompagnement des jeunes agriculteurs et, très vite, l’idée de renforcer l’accompagnement a été privilégiée, afin de faire plus qu’additionner les avantages de chaque dispositif. Un agriculteur sur trois a plus de 55 ans », rappelle Laure Lethuillier, responsable marketing du service Innovation & développement de NatUp, à propos du lancement du dispositif « Propulseur de réussite » dont elle est la coordinatrice. Ce nouveau programme élargi a soufflé sa première bougie le 1^er juillet avec 65 jeunes intégrés sur la période (close au 30 juin).

Premiers retours positifs

« Propulseur de réussite » comporte un volet d’aide financière mais se distingue par sa durée étendue à quatre ans au lieu de deux pour Cap Seine avant la fusion. « Cette période doit déjà permettre aux jeunes de passer plusieurs étapes, sachant que nous estimons que la phase d’installation dure environ sept ans, précise Laure Lethuillier. Les nouveaux installés ont alors accès à des tarifs préférentiels ou à des bonifications. Cela représente un véritable engagement de la part de la coopérative. » Cela dit, l’enjeu du dispositif ne s’arrête pas là. Son ambition est aussi de permettre à ces jeunes de pérenniser leur entreprise, monter en compétences, créer leur réseau et renforcer leurs liens avec la coop. Le programme s’articule autour de quatre piliers : entrepreneuriat, finance, formation et mise en réseau. « Les premiers retours sont positifs. Mais ce n’est qu’au terme de la quatrième année que nous pourrons commencer à avoir un peu plus de recul », reconnaît Laure Lethuillier.

Pour intégrer le dispositif, les jeunes agriculteurs doivent être dans leur première année d’installation et avoir moins de 45 ans. Ce sont là les seuls critères à l’entrée. « De plus en plus, les jeunes ont testé différentes opportunités professionnelles avant de s’installer. Nous nous adaptons à la diversité des parcours actuels. Par ailleurs, le fonctionnement reste très souple. Il ne s’agit pas d’imposer des choses aux jeunes chefs d’entreprise, il s’agit de construire ensemble. »

Avoir le « réflexe jeunes »

L’animatrice sait bien que le succès du programme se joue aussi en interne auprès des collaborateurs. « Les jeunes agriculteurs doivent pouvoir sentir qu’ils ont le soutien de tout l’appareil coopératif. Nous sensibilisons à ce sujet l’ensemble des salariés à cet enjeu du renouvellement des générations d’agriculteurs afin que chacun puisse avoir le « réflexe jeunes » dans les différents projets qui sont menés. Idéalement, chaque offre ou service que nous proposons dans tous les métiers doit pouvoir trouver son adaptation tarifaire ou sa modalité adaptée aux jeunes du programme. Les besoins varient énormément d’un profil à l’autre et c’est aussi en fonctionnant de façon transversale sur tous les métiers de la coopérative que nous trouvons des solutions adaptées à chacun. Plus vite un jeune a accès aux bons outils et mieux ce sera pour sa performance. »

Susciter l’envie

La vocation de « Propulseur de réussite » est aussi de susciter du lien, de donner l’envie aux jeunes d’entreprendre avec la coop. Ils ont ainsi de nombreuses possibilités d’échanger en proximité avec les autres jeunes du programme, les responsables de silos locaux, les « patrons de région », les administrateurs… « Si nous arrivons à démontrer aux jeunes installés que la coopérative est véritablement leur outil au service de leurs revenus et de leurs entreprises, alors nous aurons tout gagné ! », estime Laure Lethuillier.

Alexis Dufumier